Série : Commissaire Adamsberg
Auteur : Fred Vargas
Éditeur : J'ai lu
Date de publication : 1996
Pages : 220
* Le troisième article enfin était moins précis et très court, mais il signalait la découverte de la nuit dernière, rue Caulaincourt: dans le grand cercle bleu se trouvait une souris crevée, et on avait écrit autour du cercle, comme d'habitude: "Victor, mauvais sort, que fais-tu dehors?" Adamsberg fit une grimace. C'était exactement ce qu'il pressentait.*
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"Victor, mauvais sort, que fait-tu dehors?" Depuis quatre mois, cette phrase accompagne des cercles bleus qui surgissent la nuit, tracés à la craie sur les trottoirs de Paris. Au centre de ces cercles, prisonniers, un débris, un déchet, un objet perdu: trombone, bougie, pince à épiler, patte de pigeon...
Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui théorisent: un maniaque, un joueur. Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles sont de mauvaise augure. Il le sait, il le sent: bientôt, de l'anodin saugrenu on passera au tragique.
Le phénomène fait les délices des journalistes et de quelques psychiatres qui théorisent: un maniaque, un joueur. Le commissaire Adamsberg, lui, ne rit pas. Ces cercles sont de mauvaise augure. Il le sait, il le sent: bientôt, de l'anodin saugrenu on passera au tragique.
L'homme aux cercles bleus est le premier roman de Fred Vargas mettant en scène le commissaire Adamsberg... et le début d'une série d'enquêtes toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Ce qui frappe sans doute le plus le lecteur à la première lecture, c'est le style si particulier de Fred Vargas. Inattendu, entre humour, jeux de mots et parfois même poétique, il rend la lecture très agréable.
L'intrigue en elle-même est très bien pensée. On entre doucement dans l'histoire, faisant connaissance avec les personnages qui y joueront plus tard un rôle important. Les scènes psychologiques où les personnages principaux sont développés donnent de l'épaisseur au roman, le rendant ainsi plus réaliste que la plupart des oeuvres de ce genre. Elles sont alternées de manière subtile avec le suspense et les recherche de la police.
Le commissaire Adamsberg est un personnage très spécial. Son intuition qui l’a aidé à résoudre plusieurs enquêtes a fait sa célébrité, mais sa personnalité surprend le lecteur tout comme les autres personnages dont il fait connaissance. On ne peut jamais prévoir ses réactions, ni la manière dont il entend organiser les recherches, mais cela est tout sauf irritant. Bien au contraire, on se sent attiré par ce mystérieux personnage, qui nous est dévoilé petit à petit au cours de l’enquête. On découvre des fragments de sa vie privée, des morceaux de son passé et sa manière bien particulière de mener une enquête.
Les autres personnages sont eux aussi très bien développés. Ils constituent sans aucun doute un des points phares du roman, que ce soit le cynique aveugle Charles Reyer, l’étrange Mathilde Forestier ou l’énigmatique Homme aux cercles bleus. Tous ont de l’importance et Fred Vargas s’en sert pour brosser le portrait de Paris, où lorsque la nuit tombe, tout est possible.
L’enquête est résolue étape par étape, lentement au début, puis de plus en plus vite jusqu’au coup de théâtre final. Malgré cette incroyable surprise, toute l’histoire paraît extrêmement réaliste, ce qui tient probablement en grande partie à la psychologie des personnages : ils ne sont pas des super héros et, comme tout être humain, commettent parfois des erreurs.
En résumé, ce premier livre de la série est une véritable merveille, tant du point de vue de l’intrigue et du suspense que de l’écriture et des personnages.
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