Auteur : Riikka Pulkkinen
Titre original : Totta (finnois)
Traducteur : Claire Saint-Germain
Éditeur :Albin Michel
Date de publication : 2010 (Traduction française : 2012)
Pages : 398
* Presque tous les romans comportent une histoire d'amour, la description de ses commencements. Et ces récits ont tous quelque chose d'identique, une ressemblance si grande qu'une description précise est une entreprise superflue. Pourtant, chacun d'eux contient son propre mystère.*
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Révélation finlandaise, Riikka Pulkkinen a tout juste trente ans et le visage d'un ange, mais ne vous y trompez pas : c'est une très vieille âme qui sait décrire avec la même puissance d'émotion une grand-mère en train de mourir, un homme qui se retourne sur son passé ou une jeune fille qui, trouvant une robe oubliée, part à la découverte des secrets de sa famille...
Sélectionnée par le Finlandia Prize, éblouissant par la richesse de son écriture et sa sensibilité vibrante, L'armoire des robes oubliées impose d'emblée Riikka Pulkkinen comme l'une des romancières les plus douées de sa génération.
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*J'avais déjà oublié la confiancce que les enfants reçoivent en partage parce qu'ils ne connaissent rien d'autre : la foi reçue en naissant, que tou ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si l'on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans les chambres à coucher, pour vous tendre la main par dessus des tables, et avec eux cous réapprenez ce qu'il vous avait fallu perdre en même temps que l'enfance .*
Sélectionnée par le Finlandia Prize, éblouissant par la richesse de son écriture et sa sensibilité vibrante, L'armoire des robes oubliées impose d'emblée Riikka Pulkkinen comme l'une des romancières les plus douées de sa génération.
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*J'avais déjà oublié la confiancce que les enfants reçoivent en partage parce qu'ils ne connaissent rien d'autre : la foi reçue en naissant, que tou ira bien. A une période de sa vie, on la perd un instant, inévitablement. Si l'on a de la chance, elle revient. Viennent des gens pour vous prendre dans leurs bras sous la couverture, dans les chambres à coucher, pour vous tendre la main par dessus des tables, et avec eux cous réapprenez ce qu'il vous avait fallu perdre en même temps que l'enfance .*
Lorsque la quatrième de couverture d’un livre ne présente pas de résumé, il est toujours difficile de savoir à quoi s’attendre. C’est le cas de L’armoire des robes oubliées qui, au lieu de dévoiler l’histoire ou de nous faire envie avec un synopsis plein de suspense, nous fournit des détails sur l’auteur et les prix qu’elle a reçus avec sa première œuvre. Un bon choix ? Difficile à dire, mais c’est une stratégie comme une autre.
Sans résumé sur lequel base son choix, comment se décider pour ce roman, et pas un autre ? Bonne question. Je dois admettre que je ne me rappelle pas exactement ce qui m’a attirée en premier. Peut-être l’image de couverture, qui m’a beaucoup plu, ou le nom exotique de l’auteur. Ce qui est sûr, c’est qu’avant de le commencer, j’ai quand-même consulté un bref aperçu de l’histoire. On n’est jamais trop prudent.
On entre dans la vie d’une famille finlandaise, dont nous apprenons à connaître trois générations : les grands-parents, Elsa et Martti, les parents, Eleonoora et Eeros, et les enfants – déjà grands – Anna et Maria. Alors que leur vie est tout ce qu’il y a de plus ordinaire, la maladie d’Elsa va tout bouleverser. Comme on peut s’y attendre lorsque ses jours sont comptés, c’est le temps des souvenirs et des discussions sérieuses concernant le passé. Et c’est aussi le moment où, suite à la découverte d’une robe oubliée, les secrets de familles, enfouis depuis des décennies, refont surface.
A la lecture d’un tel résumé, on imagine bien évidemment une sorte d’enquête pour découvrir la vérité, des disputes et des larmes. Je m’attendais à une œuvre proche de Boomerang, de Tatiana de Rosnay, et je dois dire que je me suis bien trompée. En effet, Riikka Pulkkinen ne se concentre pas sur l’aspect dramatique de l’histoire et ne joue pas non plus sur le suspense : elle nous livre bien un roman psychologique, centré sur les relations entre les personnages, leur passé et leurs émotions au fil du temps. Autant vous dire que si vous attendez de l’action, vous serez déçu.
La plume est légère et poétique, incluant de nombreux détails des sensations ressenties par les personnages. On remarque un changement de style selon le point de vue utilisé. L’histoire passe du présent (les années 2010) au passé (les années 60) et le narrateur change à chaque fois. Bien qu’il soit parfois difficile de comprendre qui raconte – surtout au début – plusieurs indices nous mettent sur la voie : les temps verbaux qui ne sont pas les mêmes dans le présent et les flashbacks, le vocabulaire utilisé qui devient plus simple si on a affaire aux souvenirs d’un enfant… C’est donc une technique narrative plutôt inhabituelle, mais on s’y habitue sans trop de difficultés.
Si j’ai trouvé la plupart des personnages intéressants et bien développés, d’autres m’ont laissé sur ma faim. En effet, Maria, par exemple, n’a pas vraiment de rôle dans l’histoire, et je n’ai donc pas réellement apprécié sa présence. De manière générale, on en vient à les connaître en découvrant leur vie quotidienne, ce qui est une bonne méthode pour les comprendre et d’attacher à eux. Lorsqu’on en apprend un peu plus sur leur passé également, on saisit mieux leur comportement et certaines de leur réaction. Car le secret de la mystérieuse Eeva a eu un impact important sur la vie de plus d’une personne, et le fait qu’il remonte à la surface va faire des vagues.
Pourtant, l’auteur ne bascule jamais dans l’excès : pas de drame trop romancé, de disputes et de cris invraisemblables. Chacun accueille la vérité à sa manière, une manière réaliste… ce qui nous fait comprendre que cette histoire pourrait arriver à n’importe quelle famille classique que nous connaissons, pas seulement à des personnages de roman.
L’histoire en elle-même ne contient donc que très peu de suspense, mais elle m’a néanmoins plu. Ce que je reproche à L’armoire des robes oubliées, c’est plutôt sa forme que son fond. Le changement de point de vue est intéressant, mais, à plusieurs reprises, j’ai eu de la peine à m’y retrouver. L’entrelacs entre l’histoire d’Anna et d’Eeva, qui sont très similaires bien qu’elles appartiennent à deux générations différentes, m’a beaucoup perturbée, au point parfois de me demander qui était en train de raconter l’histoire et laquelle d’entre elles avait vécu certains des évènements racontés. Cette impression de flou était sans aucun doute recherchée par l’auteur, mais arriver à la fin en me posant encore de nombreuses questions ne m’a pas séduite, loin de là. Un sentiment d’inachevé, car on ne découvre pas réellement l’histoire d’Anna, juste la promesse qu’elle va la raconter. Un sentiment d’inachevé car il me semble impossible de comprendre ce qui est réellement arrivé à Eeva ou à Anna.
L’armoire des robes oubliées est un très beau roman. Derrière son histoire anodine d’une famille ordinaire et son style d’écriture simple se cachent des réflexions profondes sur l’amour, le chagrin, la perte d’un être aimé, la mort, le secret, le pardon… Des personnages attachants nous entraînent dans les secrets de leur famille qu’on s’efforce d’oublier entre Helsinki, la campagne finlandaise et Paris. Une histoire d’amour au rythme tranquille, pleine de détails, avec des émotions et sentiments hauts en couleurs.
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