[FR] Paradis (avant liquidation) - Julien Blanc-Gras

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Titre : Paradis (avant liquidation)
Auteur : Julien Blanc-Gras
Éditeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 2013
Pages : 188
 

* De fait, les Kiribati ne produisent qu'une portion négligeable des gaz a effet de serre. De fait, elles sont, avec Tuvalu et les Maldives, autres nations coraliennes, les premières exposées sur la ligne de front du réchauffement. *
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Il y a des pays en voie de développement et des espèces en voie de disparition. La république des Kiribati est un pays en voie de disparition. Perdu au milieu de l'océan Pacifique, ce petit paradis semble promis à l'engloutissement par le changement climatique. J'ai organisé ma vie autour d'une ambition saugrenue, le quadrillage méthodique de la planète. Moteur : toujours voir un pays en plus. Ce qui se profile ici, c'est un pays en moins. Je dois m'y rendre avant qu'il ne soit rayé de la carte.
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* Les chiens ont des propriétaires et la plage est propre. Quelque part dans cette direction se trouve un pays dont personne ne connaît le nom. Qui, de la Californie ou des Kiribati, disparaîtra en premier ?
Parmi les choses qui ont changé en di ans, je note l'apparition massive de smoke shops et l'explosion du nombre de sans-abi, jetés sur le pavé par la crise ou dépouillés de leur maison par les banques. je suis dans le pays le plus riche du monde et les SDF pullulent. Aux Kiribati, qui figurent tout en bas du classement, chacun a un toit.
Ce qui m'amène à ce cliché entendu mille fois à propos des régions où la misère serait moins pénible au soleil.
Ils sont pauvres, mais au fond ils sont plus heureux que nous.  




Les Kiribati, ces îles au milieu de l’océan, à l’autre bout du monde. Un petit bout de paradis, en apparence, mais la réalité est toute autre : même si c’est un des pays les moins industrialisés du monde, c’est celui qui souffre le plus directement du changement climatique, à tel point qu’il risque de disparaître dans un futur qui n’est pas si lointain. C’est justement la raison qui a motivé Julien Blanc-Gras à s’y rendre pour partager ses aventures, avant que les îles ne soient englouties.
Ce récit de voyage est comme une ribambelle de cartes postales ; on découvre une multitude de tableaux qui nous montrent différents aspects de la réalité à l’autre bout du monde. Grâce à des épisodes de quelques pages, l’auteur nous donne un aperçu qui se révèle très complet de la vie des Gilbertins, de la politique aux paysages, en passant par les traditions, l’histoire, les croyances et, bien entendu, les problèmes environnementaux.
L’écriture est fluide et légère, mais le fond n’en donne pas moins matière à réfléchir. En apprenant à connaître cette population au mode de vie si différent du nôtre, comment ne pas s’interroger sur les effets du changement climatique et sur la responsabilité des pays industrialisés dans ce processus ? Chez nous, on en parle constamment, mais cela reste abstrait ; aux Kiribati, les effets sont directement perceptibles, mais on fait preuve d’une sorte de fatalisme. L’eau monte, la surface émergée diminue, les maisons et digues sont fréquemment inondées et détruites... mais on n’a pas les moyens de remédier au problème.
Bien que la question du changement climatique reste présente tout au long du livre, Julien Blanc-Gras ne devient pas insistant pour autant. Il nous raconte son séjour et ses voyages sur les îles Kiribati et les différentes expériences qu’il y fait ; il décrit des rencontres avec un éventail de personnes très différentes, qui apportent toute leur contribution à son récit ; et il explique comment la population la plus isolée du monde s’est développée à sa manière, avec un décalage qui lui donne un certain charme malgré les problèmes et les contradictions existant.
Le récit est chronologique, ce qui nous permet d’en apprendre petit à petit sur la population locale et le système administratif et politique du pays. Les détails arrivent au milieu d’épisodes touchants, humoristiques et captivants, nous donnant à chaque page l’impression de partager les aventures de l’auteur.
Paradis (avant liquidation) est pour moi un véritable coup de cœur, tant du point de vue de la forme que du contenu. Même si les îles Kiribati ne sont pas le paradis auquel on pourrait s’attendre, c’est un lieu qui vaut la peine d’être découvert et étudié, en raison de sa situation géographique tout à fait particulière et de tout ce qui en découle... et qui sait, peut-être prendra-t-on finalement conscience des véritables conséquences du changement climatique.
Je remercie du fond du cœur le Livre de Poche, qui m’a permis de découvrir ce récit magnifique grâce au partenariat du Camion qui livre. Ma chronique a tardé à être publiée, mais j’avais besoin de temps pour réfléchir à ce que j’avais lu et vous transmettre à quel point j’ai adoré cette lecture ! J’espère vous avoir convaincus !
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* En bref... * 
Pendant ce temps, à l’autre bout du monde…

Paradis (avant liquidation) est le récit du voyage que Julien Blanc-Gras a fait aux îles Kiribati. Sa motivation ? Visiter le pays avant qu’il ne disparaisse ; en effet, le niveau de l’eau monte en raison du changement climatique et la surface émergée diminue chaque année... même si les îles Kiribati sont un des pays les moins industrialisés du monde.
Avec le problème environnemental en toile de fond, l’auteur nous fait découvrir l’histoire, la politique, les paysages et les traditions de ce pays isolé grâce à de courts épisodes de quelques pages qui font penser à des cartes postales. Au gré des rencontres de l’auteur, on fait connaissance avec la population locale, ses problèmes et son mode de vie, et on en vient à s’attacher à ce lieu qui n’est pourtant pas aussi paradisiaque qu’il y paraît. Un véritable coup de cœur, à lire absolument !







[FR] Il faut tuer Lewis Winter - Malcolm MacKay

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Titre : Il faut tuer Lewis Winter
Titre original : The necessary death ofLewis Winter (EN - UK)
Auteur : Malcolm MacKay
Traducteur : Fanchita Gonzalez Batlle
Éditeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 2013, 2013 (traduction française)
Pages : 309
 

* Toujours le faire différemment. C'est le principe de Calum. Certains tirent toujours au même endroit. C'est un peu comme une signature. Pourquoi laisser sa signature ? Calum tire parfois dans un côté de la tête, parfois de face, parfois de bas en haut à partir du menton ou du sommet du crâne en bas. Tantôt on tire une fois, tantôt plusieurs balles sont nécessaires. Parfois, on tire plusieurs balles même quand ça n'est pas indispensable, rien que pour faire croire à un agresseur déchaîné. *
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Tueur à gages, un métier que Calum MacLean prend très au sérieux. Ce qui fait de lui un pro, c'est son perfectionnisme. Une préparation prudente et minutieuse est essentielle à ses yeux. Ainsi il pourra éviter de tomber dans les filets de la police et conserver non seulement sa liberté mais aussi son indépendance. Sur ce dernier point, Calum est intraitable : préserver son statit de free-lance de la gâchette sans passer sous le contrôle d'un caïd. Mais voilà, il arrive à Glasgow comme ailleurs que les boss se déclarent la guerre et que l'on se retrouve pris entre deux feux...
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* On abandonne quand on ne se sent plus inquiet parce qu'on nêst plus capable d'évaluer les risques. ça arrive. On devient blasé. C'est un travail. On va travailler, on fait le boulot et on ne pense même plus aux risques. C'est carrément dangereux. Et ce n'est pas le seul problème. On vieillit. On prend davantage conscience de sa condition de mortel. On s'intéresse davantage à tout ce dont on n'a pas profité. Soudain on n'est plus inquiet, on a peur. Alors il faut s'arrêter. Sinon on fait un tas d'erreurs dont la dernière est fatale.  


L’idée de base est simple ; le point de vue original. Avec ce premier volet de la trilogie de Glasgow, Malcolm Mackay parvient à poser le décor parfait pour la suite et les fondements d’une intrigue qui se révèle bien plus compliquée qu’il n’y paraît... car, ne l’oublions pas, les règles du milieu sont tout à fait différentes de celles du reste de la société.
Calum MacLean est un tueur à gages qui compte parmi les meilleurs de la profession. Il a ses principes et ses habitudes, qui lui ont jusqu’à présent permis d’éviter d’être repéré par la police ou tué par ses adversaires. Mais chaque affaire est différente et lorsqu’il accepte de s’occuper de Lewis Winter, il ne se doute pas tout à fait de l’ampleur de sa tâche... car dans le milieu, on n’est jamais à l’abri des vengeances et des représailles.
Il faut tuer Lewis Winter est un roman policier qui se met en place progressivement. Nous découvrons peu à peu les personnages importants pour la suite de l’histoire – et les prochains tomes, je suppose – la profession très particulière du tueur à gages. Aux côtés de Calum, nous plongeons dans les bas-fonds de Glasgow, découvrant dealers, tueurs, voleurs et autres criminels. Si l’on m’avait dit que j’éprouverais de la sympathie pour certains d’entre eux, je ne l’aurais pas cru... et pourtant !
Là où Malcom Mackay fait très fort, c’est lorsqu’il fait varier les points de vue, de manière à ce qu’on ait une image d’ensemble de l’affaire. Le lecteur se retrouve alors face à un dilemme : faut-il prendre le parti de la police, du tueur et de ceux qui l’ont assisté dans sa tâche, ou des victimes ? Question difficile, qui n’est pas prête d’être résolue.
Le style d’écriture, très simple, s’accorde à merveille avec l’histoire. Les phrases courtes s’enchaînent, nous fournissant un grand nombre de détails très utiles de manière factuelle. C’est exactement ce qu’on attendrait d’un policier méticuleux ou d’un tueur à gages minutieux. Même si je préfère habituellement les phrases longues et bien construites, il faut admettre que le ton choisi dans ce cas est parfait et qu’il contribue grandement à la réussite du roman.
Si l’intrigue se met en route plutôt lentement, elle s’accélère ensuite rapidement et nous assistons à une montée de suspense spectaculaire. C’est tout juste si l’on n’est pas frappé par la paranoïa des gens du milieu. Les scènes s’enchaînent de plus en plus rapidement, les points de vue s’alternent de plus en plus souvent... et même ainsi, impossible de deviner ce qui va se passer, qui va s’en sortir et qui va payer.
Le premier tome de cette trilogie m’a convaincue. Plus encore, il m’a transportée dans cet univers si particulier et intrigant – si bien que j’ai dû commander la suite ! Contrairement à bien d’autres romans qui débutent une série, il ne suscite pas de sentiment d’inachevé et même si l’on veut connaître la suite des aventures de nos personnages (dans mon cas, surtout de Calum), on n’est pas frustré par une histoire trop courte ou trop superficielle. Chaque élément est à sa place, en accord avec le reste. À partir d’une idée simple, Malcolm Mackay nous entraîne avec talent dans un monde mystérieux et inquiétant, et l’histoire en devient originale. Pour éviter les mauvaises surprises, attention toutefois à ne pas suivre de trop près les conseils de Calum !
Je remercie Le Livre de poche pour l’organisation du Prix des lecteurs 2014, dans le cadre duquel j’ai reçu ce roman.
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http://prixdeslecteurs.livredepoche.com/


* En bref... * 
Plongée dans les bas-fonds de Glasgow aux côtés d’un tueur à gages

L’idée de base est simple ; la manière dont elle est réalisée, originale. Ce premier tome de la trilogie de Glasgow n’est ni trop superficiel, ni trop court. Aux côtés de Calum, nous découvrons le métier de tueur à gages et les règles à respecter dans le milieu. Aussi impossible que cela puisse paraître, on s’attache aux criminels, et on se retrouve face à un dilemme : faut-il prendre parti pour le tueur, la police ou la victime ?
Tous les éléments qui composent ce roman, que ce soient les phrases courtes, incisives et factuelles, les personnages hauts en couleur ou la construction de l’intrigue, sont à leur place, en accord parfait avec le reste. La tension augmente au fil des pages, et on en deviendrait presque aussi paranoïaques que les gens du milieu !
À lire absolument !





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