Titre : N'oublier jamais
Auteur : Michel Bussi
Éditeur : Presses de la cité
Date de publication : 2014
Pages : 501
* La dernière chose qu'il vit fut l'écharpe de cachemire rouge flotter entre les doigts de la fille. L'instant d'après, elle bascula dans le vide. *
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Il court vite, Jamal, très vite. À cause de sa prothèse à la jambe et autres coups du sort, il a un destin à rattraper.
À Yport, parti s'entraîner sur la plus haute falaise d'Europe, il a d'abord remarqué l'écharpe, rouge, accrochée à une clôture, puis la femme brune, incroyablement belle, la robe déchirée, le dos face au vide, les yeux rivés aux siens. Ils sont seuls au monde ; Jamal lui tend l'écharpe comme on tend une bouée.
Quelques secondes plus tard, sur les galets glacés de la plage déserte, gît sous les yeux effarés de Jamal le corps inerte de l'inconnue.
À son cou, l'écharpe rouge.
C'est la version de Jamal.
Le croyez-vous ?
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* Mon seul témoignage contre celui de tous les autres.
Qui, désormais, pourrait me croire ?
Qui pourrait encore parier sur mon innocence ?
Personne...
Personne sauf vous ?
À ce point de non-retour dans les abysses de la folie, êtes-vous toujours disposé à croire tout ce que j'affirme depuis le début ?
Je n'invente rien. *
Qui, désormais, pourrait me croire ?
Qui pourrait encore parier sur mon innocence ?
Personne...
Personne sauf vous ?
À ce point de non-retour dans les abysses de la folie, êtes-vous toujours disposé à croire tout ce que j'affirme depuis le début ?
Je n'invente rien. *
Lorsque Jamal part en vacances à Yport, il est loin de se douter que sa vie va changer à jamais ; que, lors de son pas de course quotidien, il va rencontrer une fille magnifique sur la falaise ; que cette fille va se jeter dans le vide ; et qu’à partir de là tout va dégénérer.
Le ton de N’oublier jamais est très différent de celui des autres romans de Michel Bussi que j’ai pu lire. Le narrateur est Jamal, et il arrive quelquefois qu’il s’adresse directement au lecteur, comme pour le prendre à témoin. Son récit est sinon plutôt neutre et entrecoupé de rapports de police nous relatant des fait survenus une dizaine d’années auparavant.
Même si l’intrigue est bonne, qu’il y a du suspense et un de ces coups de théâtre dont l’auteur a le secret, N’oublier jamais ne m’a pas transportée aussi loin que je m’y attendais. J’avais envie de découvrir la suite, mais plus grâce aux quelques premières pages du roman que grâce au déroulement des évènements ; je dois même avouer que j’ai parfois été frustrée par la lenteur avec laquelle l’histoire se développe et l’accumulation d’indices qui mènent à penser que Jamal est fou, et qui en viennent à nous faire douter de lui.
Le personnage en lui-même est intéressant et un peu atypique : il est d’origine maghrébine et rêve de participer à l’ultra-trail du Mont-Blanc malgré sa prothèse. On ne sait pas ce qui lui est arrivé, et c’est un mystère que l’on aimerait bien éclaircir. Un détail qui pourrait d’ailleurs l’innocenter ou, au contraire, renforcer les soupçons qui pèsent sur lui. J’ai toutefois eu l’impression que l’enchaînement de situations fâcheuses dans lesquelles il semble constamment empêtré devient finalement un peu trop exagérée pour être crédible ou même réaliste. Qu’il s’agisse de ses rencontres, des options qui s’offrent à lui ou des documents qui lui parviennent, tout semble un peu trop bien orchestré… à tel point que le lecteur se fera sans aucun doute suspicieux.
J’ai bien aimé le principe d’avoir plusieurs points de vue, mais j’ai trouvé un peu artificiel que les rapports de police ne soient pas présentés comme tels. Ils sont en effet racontés et je pense qu’un ton et un style différents auraient donné de la profondeur au récit.
Le double coup de théâtre est très surprenant, mais j’ai trouvé que la résolution de l’affaire prenait trop peu de place par rapport au développement de l’intrigue et que ce déséquilibre desservait le suspense et l’attente qui avait été créée. Cela est peut-être dû à la personnalité un peu floue de certains personnages, qui m’a conduite à les confondre quelque peu.
Ne me comprenez pas mal, N’oublier jamais n’est pas un mauvais roman, mais je ne le trouve pas aussi bon que mes précédentes lectures de Michel Bussi. Il reste facile à lire et divertissant, mais peut-être avais-je des attentes trop élevées ?
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En bref... *
Un roman policier divertissant et sympathique à lire si vous aimez les gros coups de théâtre pas tout à fait réalistes !
Pour le challenge, je compte découvrir "Maman a tort"
RépondreSupprimer@Kassyna : Je ne l'ai pas encore lu, mais il m'attend dans ma PAL. J'avais adoré Un avion sans elle, sinon
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