[FR] Désordre - Penny Hancock

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Titre : Désordre
Titre original : Tideline (anglais UK)
Auteur : Penny Hancock
Traducteur : Julie Sibony
Éditeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 2013 (traduction française), 2011 VO
Pages : 430
 

* Écoute bien, dis-je en m'asseyant au bout du lit. À marée basse, tu peux entendre l'eau sur les galets. Ça fait comme un rythme constant en arrière-plan. Mais quand elle est haute, les bruits peuvent te surprendre à l'improviste. Tu n'as pas entendu le ponton ? Quand il bouge, on dirait en enfant qui pleure. Et il y a le soudain crescendo des vagues chaque fois qu'un bateau passe. Le va-et-vient des marées est un rythme cyclique, comme la vie elle-même. Il nous rapelle que rien ne dure jamais. Mais, en même temps, que tout ce qui s'en va revient sous une forme ou une autre. *
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Sonia, la quarantaine, mène une vie solitaire dans sa jolie maison des bords de la Tamise. Greg, son mari, est souvent en déplacement. Kit, leur fille, est partie à l'université. Pourtant, alors que Greg la presse de le rejoindre, Sonia se sent incapable de quitter la maison où elle a grandi et où, adolescente, elle a connu les émois les plus purs.
Lorsque Jez, 15 ans, le neveu de son amie Helen, frappe à sa porte pour lui emprunter un disque, Sonia décide de ne plus le laisser partir. Prise d'une pulsion inexplicable, et obsédée par sa jeunesse, elle va le séquestrer.
La police, alertée par Helen, se lange alors dans une enquête qui prend vite un tour inattendu. À travers ce récit conjuguant les voix de deux femmes dans une tension extrême, Penny Hancock nous offre une terrifiante histoire de folie, digne du légendaire Misery de Stephen King.


La Tamise n’est pas un long fleuve tranquille ; la vie non plus. Sonia vit en pleine ville de Londres, dans la maison de son enfance, les Berges. Vu de l’extérieur, c’est le tableau parfait de la quadragénaire simple, avec une vie réussie ; vu de l’intérieur, c’est beaucoup plus compliqué. Qu’est-ce qui pousse Sonia à retenir le jeune Jez chez elle ? La solitude ? Le besoin d’être aimée et entourée ? La folie pure ? Ou les fantômes du passé qui ne cessent de la hanter ?
Désordre est le premier roman de Penny Hancock, un thriller psychologique prenant qui nous fera vivre le début de l’hiver à Londres, sur les bords de la Tamise. La rivière joue un rôle central dans le livre, présence menaçante pour le lecteur, mais rassurante pour l’héroïne. Elle en devient presque un personnage à part entière, tant elle prédit le danger. On le sent arriver, mais on ne peut l’éviter, car le courant nous porte inexorablement vers le désastre. C’est impossible qu’il en aille autrement, mais on ne peut s’empêcher d’espérer...
Notre protagoniste, Sonia, se livre peu à peu à nous, laissant transparaître une onde de folie que l’on essaie inconsciemment de s’expliquer. Les parties qui lui sont consacrés sont à la première personne, ce qui nous aide à entrer dans le personnage et les fréquents flashbacks, parfaitement intégrés à la trame, nous donnent envie d’en savoir plus. Peu à peu, nous découvrons les drames de la vie de Sonia, dissimulés sous des apparences parfaitement normales. C’est ce qui rend l’histoire aussi prenante : le fait qu’elle soit réaliste, qu’elle puisse se passer sans que personne n’en sache rien.
La perspective varie... Nous découvrons ainsi Helen, la tante de Jez, qui a elle aussi un rôle important à jouer. Nos deux héroïnes sont très différentes, mais toutes deux attachantes à leur manière. L’alternance de points de vue nous donne deux manières de voir les choses : la première, externe, est celle de la police et des personnes qui enquêtent sur la disparition de Jez sans avoir la moindre idée de ce qui lui est arrivé. La deuxième, interne, est celle de Sonia, qui est justement responsable de cette disparition. Ce qui est intéressant, et ajoute sans aucun doute de l’attrait et du suspense au roman, c’est que nous n’avons jamais l’avis de Jez. C’est le personnage autour duquel s’articule toute l’intrigue, mais on ne le découvre qu’à travers les yeux des autres personnages. Un choix curieux, mais indéniablement judicieux de la part de l’auteur.
Penny Hancock crée une atmosphère qui se fait de plus en plus étouffante, de plus en plus menaçante avec des descriptions très imagées. En arrière-plan, le fleuve nous accompagne, parfois calme, parfois déchaîné, au fil des courants et des marées. Le rythme fluctue lui aussi, avec un début plutôt lent pour bien poser le décor, puis une accélération progressive et une montée du suspense qui nous tiendront en haleine jusqu’aux dernières pages.
L’atmosphère est sombre et dérangeante, tout comme Sonia. Et pourtant, il semble impossible de détester l’héroïne tant le sort semble s’acharner contre elle, seule et démunie. Une détresse dissimulée sous les apparences, causée sans nul doute par les drames et désordres de sa vie passée et l’instabilité de son présent. Alors que son acte devrait susciter de la révolte ou du dégoût, c’est un mélange d’émotions contradictoires qu’éprouvera le lecteur, et ce n’est pas la fin ouverte qui résoudra ses états d’esprit.
Désordre est un magnifique premier roman. Très psychologique, il met en scène la folie d’une femme que la vie a usée. Avec ses descriptions imagées et la Tamise en toile de fond, ses protagonistes à la personnalité développée, ses changements de point de vue et sa montée de suspense et de tension, Penny Hancock nous entraîne dans une aventure londonienne haletante qui n’est finalement pas si éloignée de la réalité. Attention la folie nous guette !
Je remercie Le Livre de poche pour l’organisation du Prix des lecteurs 2014, dans le cadre duquel j’ai reçu ce roman.
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Roman reçu dans le cadre du Prix des lecteurs 2014 organisé par le Livre de Poche

http://prixdeslecteurs.livredepoche.com/


* En bref... * 
Un long fleuve tranquille?

Désordre est un thriller psychologique extraordinaire qui nous entraîne dans la ville de Londres avec, en arrière-plan, la présence constante et menaçante du fleuve. Avec des descriptions imagées, des changements de point de vue, des flashbacks, des personnages très développée et une montée croissante du suspense, Penny Hancock se sert de tous les outils dont elle dispose pour nous livrer une histoire entraînante et dérangeante. Attention, la folie nous guette !





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Vous avez sans doute remarqué que j'ai de la peine à tenir mes bonnes résolutions... De nombreuses critiques en retard, pas de nouveaux articles, peu de lecture avec les examens qui approchent... J'espère que vous resterez quand-même fidèles à mon blog, et que j'aurai bientôt l'occasion de me rattraper. 
En attendant, tout cela ne m'empêche pas d'acheter ou de recevoir des livres... et ma pile à lire ne cesse de s'agrandir ! Un petit aperçu des nouveautés

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[J'ai désormais 349 livres dans ma bibliothèque. Pour en voir la liste, cliquez ici!]


Pour commencer, les deux livres du mois pour le Prix des Lecteurs 2014 du Livre de Poche. Les chroniques arriveront tout bientôt !

  Erik Larson ❖ Dans le jardin de la bête
Clara Sánchez Ce que cache ton nom





J'ai ensuite acheté un grand nombre de livres ce mois. Je devais en commander un et pour éviter de payer les frais de port... il fallait que j'en commande d'autres. J'en ai donc profité pour ajouter à ma bibliothèque quelques livres en français, quelques-uns en anglais et un en allemand.

Heinz Wismann Penser entre les langues
(qui est en fait un livre pour les cours)
Pierre Thiry Ramsès au pays des points-virgules







Celui en allemand me faisait envie depuis l'année passée ; je l'avais repéré en librairie quand j'habitais en Autriche, mais quand je me suis décidée à l'acheter, il était devenu indisponible.

Christine Kabus ❖ Im Land der weiten Fjorde





En anglais, j'ai dû faire un choix dans ma très longue wishlist et je me suis finalement décidée pour 4 romans différents. Tous faisaient partie de ma liste depuis longtemps, sauf celui de Malcolm Mackay, qui est en fait le deuxième de la série. J'ai découvert le premier (Il faut tuer Lewis Winter) grâce au Livre de Poche !

Diane Setterfield ❖ The thirteenth tale
Malcolm Mackay ❖ How a gunman says goodbye
Cathryn Constable The Wolf princess
The History girls Daughters of time




Finalement, j'ai profité de mon week-end à Lyon pour acheter deux autres romans, l'un en français et l'autre en espagnol.

Bernard Minier ❖ N'éteins pas la lumière
Laura Gallego ❖ El libro de los portales






[FR] La mesure de la dérive - Alexander Maksik

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Titre : La mesure de la dérive
Titre original : A marker to measure drift
Auteur : Alexander Maksik
Traducteur : Sarah Tardy
Éditeur : Belfond
Date de publication : 2013 (2014 pour la traduction française)
Pages : 279
 

* Elle était seule. Il ne restait rien d'eux. Rien que des souvenirs, une foule de souvenirs provoqués sans doute par la folie. Et tandis que le sentier l'emmenait plus bas, tandis qu'elle écoutait son esprit, le vent et le bruit de ses pas, elle peinait à faire la différence entre ses souvenirs et les fruits de sa folie. *
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Salué comme un chef-d'œuvre "d'une beauté à couper le souffle", stupéfiant de finesse et d'humanité, un roman hypnotique sur l'exil, le poids du passé et l'importance vitale de notre relation aux autres. Des ténèbres du Liberia en guerre au soleil écrasant des Cyclades, l'odyssée d'une jeune femme accrochée coûte que coûte à la vie, et à sa dignité
Jeune Libérienne, Jaqueline installe son grabat de fortune dans une grotte, sur une plage de Santorin. Chaque jour, elle lutte pour trouver un peu de nourriture et d'eau, éviter les rondes de police, passer inaperçue au milieu des touristes. Chaque jour, la faim et la solitude l'affaiblissent un peu plus. Chaque jour, la voix de sa mère la hante davantage, évoquant les images profondément enfouies d'une autre vie, mesures de sa dérive
Mais pourquoi Jaqueline est-elle si seule ? Quelles terribles circonstances l'ont-elles amenée là ? Comment affronter l'insoutenable ?
Face à la folie qui la guette, c'est en elle-même qu'elle devra trouver la force, malgré tout, de continuer à vivre.

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* Ils avaient été nombreux, au cours de ces dernières années, à vouloir des choses pour elle, et la somme de tous ces désirs n'avait fait que précipiter le déclin de son existence.
L'évolution, lui dit sa mère. L'évolution de ton existence, pas de déclin. Il n'y a pas de hauts ni de bas, mais simplement ce qu'Il veut de toi. * 


Contrairement à ce que l’on pourrait imaginer en lisant le résumé de la quatrième de couverture, La mesure de la dérive ne se déroule pas au Libéria, mais sur l’île grecque de Santorin, où nous découvrons le quotidien de la jeune Jaqueline… Murée dans la solitude, elle vit – ou plutôt survit – avec les souvenirs de son passé, qui ont marqué à jamais son existence, essayant à tout prix de garder fierté et décence.
Au fil des pages, nous sommes entraînés dans les pensées de Jaqueline, qui tente de survivre comme elle le peut, sans aide, seule. Peu à peu, ses souvenirs se mêlent à la réalité, les réflexions terre-à-terre de sa vie de réfugiée laissent de la place à des scènes touchantes, qui susciteront forcément de la nostalgie, tant pour l’héroïne que pour le lecteur. Et les images reviennent, toujours les mêmes ; des voix surgissent, accompagnant la jeune fille dans ses combats quotidiens… à tel point que l’on se demande si c’est la réalité ou le fruit de son imagination.
Le récit est organisé comme un flot de pensées qu’il est impossible d’arrêter, véritable stream of consciousness qui nous fait découvrir peu à peu l’existence de Jaqueline. Nous découvrons des scènes « d’avant », et des scènes de « maintenant », mais que s’est-il passé entre temps ? Qu’est ce qui a transformé cette jeune fille appartenant à un milieu privilégié en une réfugiée obligée de se cacher des autorités et de dormir en pleine nature, avec à peine de quoi se nourrir ?
Ce roman a été pour moi très dépaysant, non seulement parce qu’il fait allusion à des lieux qui me sont inconnus, mais aussi parce que c’est un genre que je n’ai pas l’habitude de lire. Pour cette raison, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’avais peur de trouver un roman aux scènes violentes et sanglantes, assorties de trop nombreux détails historiques, mais Alexander Maksik nous offre quelque chose de tout à fait différent : l’histoire d’une seule personne – pas forcément toujours du côté des « bons » – et de ses efforts pour continuer à vivre dans le présent malgré le passé. C’est un livre extrêmement profond qui, même s’il ne contient que peu de passages explicitement violents, nous touchera au plus profond de nous.
Malgré certaines longueurs au début, j’ai passé un très bon moment. Après coup, les quelques passages qui m’ont paru un peu répétitifs dans la première partie prennent leur sens et la structure quelque peu désordonnée illustre parfaitement le flot de pensées qui habitent l’esprit de l’héroïne. Les amateurs d’action et de détails historiques à n’en plus finir s’ennuieront sans doute un peu, mais les autres se laisseront sans aucun doute séduire par cette histoire triste et touchante, qui nous laisse avec une lueur d’espoir.
Je remercie Babelio pour l’organisation des Masses critiques, car je n’aurais sinon probablement pas découvert ce roman, et les éditions Belfond pour leur confiance.
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Livre reçu dans le cadre des Masse critiques de Babelio




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Comme j'ai été bien occupée entre le travail et l'université (comme d'habitude), je n'ai pas posté d'IMM pour le mois de février, même si j'ai reçu (et acheté) plusieurs livres. Voici donc tous mes nouveaux livres depuis un mois ! Comme vous allez le voir, principalement en français.

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[J'ai désormais 325 livres dans ma bibliothèque. Pour en voir la liste, cliquez ici!]


Pour commencer, j'ai reçu trois livres en février. Certains d'entre vous ont peut-être vu que je suis juré pour le  Prix des Lecteurs 2014 du Livre de Poche. Je reçois donc 2 à 3 polars chaque mois jusqu'en auût et je vote pour cex que je préfère. Ce mois, j'en ai reçu un de  Lisa Gardner et un de Sandrine Collette,que j'ai déjà lus et chroniqués
Comme j'ai tout simplement adoré  Un avion sans elle, de Michel Bussi, j'ai été obligée d'acheter un autre livre de lui... 
Le dernier roman de l'image a été reçu de Babelio et la chronique arrive tout bientôt !

Alexander Maksik ❖ La mesure de la dérive
Lisa Gardner ❖ >> Derniers adieux <<
Michel Bussi Nymphéas noirs
Sandrine Collette >> Des noeuds d'acier <<





Mon amie Patty du blog Aux 1001 histoires et moi avons finalement réussi à trouver une date pour notre sortie shopping... Et nous avons bien évidemment terminé à la Fnac... J'ai toutefois été très sage et je n'ai acheté qu'un seul livre. (On ne peut pas en dire autant de Patty ;))

Peter May Entry Island







En Mars, j'ai reçu deux autres livres du  Le Livre de Poche. Je n'ai pas encore eu le temps de les commencer, mais je me réjouis beaucoup ! (Oui, je sais, c'est un helvétisme ! J'ai hâte de les lire, en français correct... ) 

En passant, j'ai créé une catégorie spéciale pour mes articles concernant le  Prix des lecteurs, si vous voulez découvrir la sélection 2014.

John Brandon ❖ Citrus County
Malcolm Mackay ❖ Il faut tuer Lewis Winter






Et finalement, un autre livre que j'ai reçu de Babelio pour les masses critiques. Après avoir lu le premier roman de Sandrine Collette, j'ai eu envie de découvrir sa nouvelle publication... et je n'ai pas été déçue pour le moment. Je ne l'ai pas encore fini, mais c'est pour bientôt...

Sandrine Collette ❖ Un vent de cendres









[FR] Le louvetier - Henri Lœvenbruck

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Titre : Le Louvetier
Saga : Gallica #1 (3 livres)
Auteur : Henri Lœvenbruck
Éditeur : Bragelonne
Date de publication : 2004
Pages : 548
 

* Ses yeux d'abord. Deux yeux jaunes, soulignés d'un fin trait noir, qui semblait transpercés par la lumière de la nuit. Et qui le fixaient. Son peage, du blanc au gris, lui dessinait des ombres sur le dos et la queue. Les zones plus claires sur son museau et ses oreilles arrondies encadraient un regard immobile, dont semblait se dégager comme une sagesse ancestrale. un loup. Un grand loup gris. *
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1154 : imaginez une France de légende, nommée Gallica… 
Dans le comté de Tolsanne,on raconte que, pendant la nuit de la Saint-Jean, un jeune homme marcha dans les flammes pour sauver un loup du bûcher. Son nom était Bohem, le fils du louvetier.
Quatre ans plus tard, sa vie bascule : son village et sa famille sont massacrés par de mystérieux guerriers. Terrorisé, il s’enfuit, traqué par des forces sanguinaires dont il ne sait rien.
Sur les routes de Gallica, Bohem rencontre alors les Compagnons du Devoir, jeunes artisans qui parcourent le pays et dont l’étonnante fraternité lui vient en aide. En chemin, il apprend qu’il est devenu l'objet de toutes les convoitises politiques et religieuses du royaume. Il doit échapper au roi de Gallica, à la Milice du Christ et à un ennemi inconnu qui semble tout savoir de ses origines : le Sauvage.
Face au danger, Bohem s’efforce de comprendre pourquoi on le pourchasse et découvre sa surprenante affinité avec les Brumes, ces créatures légendaires, ces licornes, ces loups que les hommes exterminent.
Or Bohem le devine : son destin est caché dans le secret des loups.?

Dix-huit ans que Crédule Grand-Duc, détective privé, se pose la même question. Alors qu'il est prêt à abandonner, la vérité surgit devant ses yeux, qu'il referme aussitôt, assassiné.
Il ne reste plus qu'un vieux carnet de notes, des souvenirs, et Marc, son frère, pour découvrir la vérité. 
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* Il inspira profondément, puis plaça le ciseau sur la pierre et commença. Graduellement. Écoutant son instinct. Ou plutôt, comme l'avait dit Trinité, il essaya d'écouter la pierre.
Très vite, il sentit que quelque chose ne fonctionnait pas. Pas comme il le voulait en tout cas. Le maillet cognait contre le ciseau. Brutalement. Sans logique. C'était deux objets étrangers, qui se heurtaient. Qui se repoussaient comme deux ennemis. Et cela n'allait pas. Il sentait que l'un et l'autre devaient faire corps. Et que ce corps-là ne fevait faire qu'un avec sa main. C'était un ensemble, une union. Sa main, le maillet, le ciseau. Il essaya encore. Tentant d'oublier les trois pour ne plus penser qu'à un. Un seul outil. Sa volonté.* 


Henri Lœvenbruck met en scène un univers médiéval fantastique pour sa trilogie Gallica. Dans le premier tome, nous faisons la connaissance de Bohem, un jeune garçon différent des autres, qui se voit forcé de fuir lorsque les habitants de son village sont massacrés par de mystérieux et violents guerriers. Très vite, il remarque qu’il était la cible de cette attaque, et que d’autres personnes le recherchent dans tout le royaume, sans qu’il ne sache pourquoi. Il se doute pourtant que cela a un rapport avec la nuit de la Saint-Jean quatre ans plus tôt, durant laquelle il a sauvé un loup du bûcher. Bohem essaie alors de comprendre qui il est en échappant à ceux qui veulent sa peau. Fort heureusement, entre les Compagnons, Vivienne et Mjolln et les Brumes, il n’est pas seul.
Le louvetier se passe à Gallica, un État ressemblant fort à la France médiévale. L’auteur mélange quelques détails historiques, beaucoup de légendes et une dose de fantasy pour nous entraîner sur les traces de Bohem. Plus que l’histoire elle-même, ce sont les mystérieuses Brumes qui m’ont attirée et donné envie de lire ce roman.
L’histoire en elle-même est intéressante, mais un peu trop simple à mon goût. Elle contient à mes yeux trop de stéréotypes et les personnages sont quelque peu superficiels. On peut deviner ce qu’il adviendra de leurs relations très rapidement, et prévoir leurs sentiments et réactions. En ce qui concerne l’intrique, je l’ai aussi trouvée assez prévisible et manquant de suspense à plusieurs reprises. Bohem fait d’importantes rencontres mais, finalement, il passe la plupart de son temps à fuir pour échapper à ses nombreux assaillants. On sent dès le début qu’il n’est pas ordinaire, et on attend avec impatience la révélation qui nous expliquera qui il est, mais cela vient bien trop rapidement : en trois pages, c’est terminé. Difficile à accepter pour Bohem, peut-être, mais plus encore pour le lecteur avide de surprises et de suspense.
Malgré ces quelques points négatifs, je n’ai jamais été tentée d’abandonner le roman. Les descriptions de Gallica m’ont enchantée, tout comme l’univers – trop brièvement – évoqué des Compagnons et des troubadours… et, bien sûr, les Brumes. Malgré un certain manque de suspense, on se demande toujours ce qui va arriver et Henri Lœvenbruck sème suffisamment d’allusions à la suite pour nous encourager à rester plongés dans l’univers fantastique du roman.
Comme dans les grandes œuvres de fantasy, on trouve ce mélange de légendes et de réalité, cette quête du héros qui est différent des autres et ce combat entre la religion et la science, ou, dans notre cas, plutôt le progrès. Au fil de la fuite de Bohem, nous découvrons les différents royaumes de Gallica, ainsi que les protagonistes qui y sont rattachés. Et comment ne pas s’attacher à ce jeune héros innocent, malgré ses sentiments grossièrement décrits et ses actions quelque peu stéréotypées ? Et comment ne pas vouloir découvrir qui est l’inquiétant Sauvage, que rencontre notre protégé lors de ses visites dans le monde de Djar ?
Le Louvetier est un bon moment de lecture, malgré quelques déceptions. Il ne faut toutefois pas oublier que c’est un roman jeunesse, qui satisfera sûrement l’audience à laquelle il est destiné. Henri Lœvenbruck nous présente une Gallica pleine de conflits et de légendes, des personnages attachants et une histoire bien trouvée dont le lecteur aura envie de connaître la suite. Heureusement, c’est chose possible puisque deux tomes suivent celui-ci.
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