Titre : La Reine de la Baltique
Titre original : I de lugnaste vatten (SWE)
Auteur : Viveca Sten
Traducteur : Rémi Cassaigne
Éditeur : Le Livre de Poche
Date de publication : 2008, 2013 (traduction française)
Pages : 476
* Tout était absolument silencieux, paisible comme l'archipel l'est seulement en hiver, quand il appartient encore aux insulaires, avant que la foule bruyante des estivants ne prenne les îles d'assaut. *
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Un corps retrouvé sur une plage de l'île de Sandhamn, au large de Stockholm... Suicide ou noyade ? L'inspecteur Thomas Andreasson, un habitué de ce petit bout de terre jusqu'alors paradisiaque, est chargé de l'enquête. Nora Linde, une amie d'enfance devenue avocate, lui propose son aide. Mais l'été vire au cauchemar quand une femme est assassinée dans sa chambre d'hôtel.
Et si, désormais, plus personne n'était à l'abri ?
Avec les enquêtes d'Andreasson et Linde qui ont fait d'elle une véritable star en Suède, Viveca Sten s'impose comme une des nouvelles grandes voix du polar nordique.
Et si, désormais, plus personne n'était à l'abri ?
Avec les enquêtes d'Andreasson et Linde qui ont fait d'elle une véritable star en Suède, Viveca Sten s'impose comme une des nouvelles grandes voix du polar nordique.
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* Quand l'ancre attachée à l'autre bout de la corde fut jetée par-dessus bord, il eut surtout l'air étonné, comme s'il n'avait pas compris que son poids allait bientôt l'entraîner par le fond.
Qu'il n'avait plus que quelques secondes à vivre avant que son corps ne suive la lourde masse d'acier.
La dernière chose qu'on vit de lui fut sa main qui battit la surface, emmêlée dans le filet. Puis l'eau se referma sur lui avec un imperceptible bruit de succion. *
Qu'il n'avait plus que quelques secondes à vivre avant que son corps ne suive la lourde masse d'acier.
La dernière chose qu'on vit de lui fut sa main qui battit la surface, emmêlée dans le filet. Puis l'eau se referma sur lui avec un imperceptible bruit de succion. *
Départ pour l’archipel de Sandhamn, en Suède, pendant la période estivale. Les touristes et les locaux profitent du beau temps et des régates traditionnelles, mais cette bonne ambiance est gâchée par la découverte d’un mort au large de l’archipel... rapidement suivi d’un deuxième cadavre. L’effectif réduit durant les vacances n’aide pas beaucoup l’enquête, qui ne fait que piétiner. Même si Thomas Andreasson, le policier chargé d’éclaircir l’affaire, n’a que peu d’expérience dans le domaine, il a l’avantage de très bien connaître les lieux et les habitants de Sandhamn. Aidé de ses collègues et de son amie d’enfance, Nora, il va tenter de démêler les faits afin de découvrir ce qui s’est réellement passé.
Bien que le premier cadavre surgisse rapidement, l’intrigue est assez lente à se mettre en place. Viveca Sten pose tout d’abord le décor, avec des descriptions de l’archipel qui font rêver, et présente les principaux personnages au lecteur, dont le nombre est somme toute assez réduit. Viennent ensuite les faits, qui se compliquent doucement au fil des pages. Le style est assez simple, mais l’auteur entretient le suspense grâce, notamment, aux changements de point de vue et aux ellipses narratives, qui nous permettent d’assister aux scènes cruciales tout en nous laissant libres de formuler nos propres hypothèses.
Rapidement, les pistes se multiplient : il peut s’agir de contrebande, de règlement de comptes ou d’une simple coïncidence, mais il n’y a ni preuves, ni témoins et il est donc difficile d’avancer. L’enquête est très bien construite, car l’auteur prend le temps d’intégrer chaque élément aux évènements quotidiens de Sandhamn, ce qui les rend plus vraisemblables. C’est l’intrusion d’une noire réalité dans un paradis pour vacanciers. Une attention particulière est par ailleurs portée aux personnages principaux, dont le lecteur pourra rapidement se faire une idée.
Une légère déception toutefois : j’ai trouvé le coupable assez rapidement, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Ce n’est pas si surprenant puisque les personnages évoluent dans un cercle relativement réduit (et qu’il serait inconcevable que le coupable sorte de nulle part à la fin), mais j’ai trouvé que l’auteur avait un peu trop forcé le trait pour éloigner les soupçons... et c’est justement ce qui a attiré mon attention. Malgré ce petit bémol, la fin est surprenante (trouver le coupable ne signifie en effet pas forcément avoir le fin mot de l’histoire) et plusieurs retournements de situation feront battre le cœur du lecteur à tout rompre. Tout se passe très (trop) rapidement et on a à peine le temps de respirer.
En résumé, La Reine de la Baltique est un roman qui m’a beaucoup plu et que je recommande à tous les amateurs de policiers nordiques. Le rythme est assez irrégulier – très lent au début et rapide à la fin – ce qui contribue bien entendu à la montée du suspense, mais qui peut faire paraître la fin un peu décevante, car le lecteur obtient, en quelques pages, l’explication à tout ce qui le turlupinait. Il ne reste aucune zone de trouble ou de place pour l’imagination et les spéculations. Impossible de nier, toutefois, que l’enquête est extrêmement bien construite et que la narration y est parfaitement adaptée. Le suspense est bien présent, mais en arrière-fond, et les descriptions des personnages comme des lieux brossent un portrait très réaliste de Sandhamn.
Je remercie Le Livre de Poche pour l’organisation du Prix des Lecteurs 2015, dans le cadre duquel j’ai reçu ce premier roman. J’attends la suite de la sélection avec impatience !
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En bref... *
Un roman policier tout en subtilité.
La Reine de la Baltique n’est pas un roman policier sanglant, ni un thriller psychologique implacable ; l’intrigue est plutôt classique, les personnages aussi. Malgré cette apparence passe-partout, c’est un livre qui vaut la peine d’être lu. Sa grande force réside sans aucun doute dans les descriptions de lieux qui feront rêver plus d’un lecteur. Les personnages, derrière leur apparence parfois quelque peu stéréotypée, se révèlent attachants et le suspense est entretenu par petites touches discrètes. On ne peut que se réjouir de la suite de la série !